Définitions - EHS & SICEM
14 Sep 2012 | Dans Electrosensibilité
Comprendre l'électrosensibilité par l'ARTAC
Définitions : intolérance, susceptibilité, electrohypersensibilité, chimicosensibilité
Beaucoup d’opinions souvent non scientifiquement validés sont émises par les opérateurs ou les pouvoirs publics, et même circulent encore au sein des groupes ou associations de malades se disant être « électrohypersensibles », alors qu’une frange croissante du corps médical en France et à l’étranger prend conscience de l’ampleur des problèmes, à savoir que certains sujets ne tolèrent pas les champs électromagnétiques et sont donc de vrais malades qu’il convient de prendre en charge médicalement le plus tôt possible et sociétalement notamment au plan de l’emploi, de son médecin du travail et de la sécurité sociale.
Il y a en réalité trois aspects à considérer, qui sont certes intimement dépendants les uns aux autres, mais fondamentalement différents du point de vue des mécanismes biologiques en cause et des résultats cliniques. Il s’agit de l’intolérance, de la susceptibilité et de la sensibilité aux champs électromagnétiques.
L'intolérance
Elle est définie par les symptômes cliniques et biologiques qui apparaissent lorsqu’un sujet est mis en présence de champs électromagnétiques.
La susceptibilité
Elle est matérialisée par le fait que tous les sujets mis en présence de champs électromagnétiques ne réagissent pas de le même façon. De nombreux sujets tolèrent encore aujourd’hui l’existence de ces champs, alors que certaines personnes, ne les tolèrent pas. Dans l’enquête nationale de l’ARTAC, les femmes sont de loin les plus susceptibles, puisqu’environ 3 femmes pour un homme apparaissent être intolérant aux champs électromagnétiques.
De même toute les professions sont concernées (voir section II). Des facteurs innés, familiaux, entrant dans le cadre du polymorphisme génétique, liée à la présence de certains gènes individuels (que l’ARTAC étudie actuellement) sont très probablement en cause. A ces facteurs de susceptibilité génétique, s’ajoute la présence éventuelle de facteurs acquis, sous la forme de prothèses métalliques faisant antenne, telles que l’existence d’amalgames dentaires, de lunettes à monture métallique, de stimulateurs cardiaques, etc.).
L'electrohypersensibilité
Elle est tout autre. Probablement en partie liée aux deux mécanismes précédents, mais s’en distinguant clairement au plan biologique, elle se définit (1) d’abord et avant tout par l’abaissement du seuil de tolérance clinico-biologique aux champs électromagnétiques, autrement dit par la survenue d’une intolérance pour des champs électromagnétiques d’intensité très faible et aussi (2) par l’extension progressive de l’intolérance à l’ensemble des fréquences de ces champs (extrêmement basses fréquences, basses fréquences, radiofréquences, hautes fréquences). A tel point que certains malades, lorsque la maladie est très évoluée, deviennent intolérants aux rayons ultraviolets et à la lumière visible, qu’elle soit artificielle ou naturelle, autrement dit à la totalité du spectre des fréquences.
A noter qu’au tout début, l’intolérance concerne le plus souvent les radiofréquences, et que progressivement celle-ci concernera les basses et extrêmement basses fréquences et ultérieurement les hautes et très hautes fréquences. Mais dans certains cas l’intolérance concerne d’abord les basses ou extrêmement basses fréquences pour s’étendre peu à peu à l’ensemble du spectre
Ainsi l’électrosensibilité n’est seulement qu’un des aspects des phénomènes biologiques et cliniques induits par l’exposition à des champs électromagnétiques et la désignation des malades en tant qu’« EHS » n’est qu’une approximation de ce qui se passe en réalité. En terme de santé publique, ces malades ne représentent en effet que « la partie émergée de l’iceberg » causée par l’actuelle multiplication des sources électromagnétiques dans notre environnement, car la facture est et sera très probablement encore beaucoup plus lourde [3] qu’on le pense habituellement.
Chimicosensibilité
L’électrosensibilité telle que définie précédemment est un phénomène biologique encore incompris. Comme l’a montré pour la première fois, certains malades développent au cours du temps, en addition de leur électrosensibilité, une hyper-sensibilité multiple aux produits chimiques entrant dans le cadre du classique MCS [4]. Vice-versa, des malades atteints de MCS développent au cours du temps une électrosensibilité. La responsabilité dans le développement de l’électrosensibilité d’une contamination par certains métaux lourds (mercure, plomb, nickel, cuivre, titane, etc…) entrant dans la composition des amalgames dentaires métalliques ne fait pas de doute ; d’autre part certains produits chimiques tels que peintures, solvants, parfums, produits de nettoyage, pesticides, gaz d’échappement des voitures, fumée de tabac, encres fraîches, etc. sont responsables de l’apparition de MCS, que celui-ci soit primaire ou secondaire à une électrosensibilité.
Au total, MCS et électrosensibilité apparaissent souvent chez le même malade. Ceux-ci sont probablement les deux faces d’un même syndrome, lequel impose dès le début une double protection à l’encontre à la fois des champs électromagnétiques et des produits chimiques.
Sur le plan médical
Grâce aux travaux pionniers de l’ARTAC, on peut décrire la maladie sous le terme de Syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (SICEM) et en distinguer les trois stades ou phases cliniques du point de vue chronologique : une phase d’induction, une phase d’état et une phase évolutive [5].
I.2.1. La phase d’induction correspond à l’entrée dans la maladie. Celle-ci est caractérisée par une période plus ou moins prolongée d’exposition à des champs électromagnétiques (extrêmement basses, basses, moyenne ou hautes fréquences), d’intensité « normale » ou anormalement élevée.
A. Environ une fois sur deux, la maladie est induite par l’utilisation abusive d’un téléphone portable (GSM ou DSC ou d’un téléphone mobile sur socle DECT) plus d’une heure par jour pendant plusieurs années, et cela d’autant plus si la DAS est élevée (voir annexe 1). La téléphonie mobile avec multimédia (UMTS et 3G) semble aussi encore plus toxique. L’utilisation de systèmes de communication sans fils entre matériels électroniques (bluetooth) ou de systèmes de radioguidage ou de géolocalisation par satellite dans les voitures ou autres moyens de transports peut être aussi mis en cause.
B. Très souvent aussi est en cause l’utilisation d’un ordinateur 6 à 12 heures par jour (ou plus) chez des sujets susceptibles. L’utilisation d’écrans cathodiques (ordinateurs téléviseurs) et la Wifi (ou la Wimax) favorisent de façon considérable l’induction de la maladie.
C. De même qu’une exposition pendant plusieurs années, au champ électromagnétique émis par un transformateur électrique, une ligne à haute tension ou à très haute tension, ou de radars militaires
D. De façon indiscutable, l’exposition prolongée au champ électromagnétique émis par une antenne relais (téléphonie mobile, télévision) ou encore par une éolienne peut être mis en cause dans environ 10-15% des cas de notre étude.
I.2.2. La phase d’état correspond à la constitution du tableau clinique caractéristique de la maladie que nous avons décrit sous le terme de SICEM [5]. Durant cette phase, l’électrosensibilité s’amplifie, manifestée par des symptômes d’intolérance aux champs électromagnétiques de plus en plus sévères et fréquents, causés par des intensités de champs électromagnétiques de plus en plus faibles et pour un spectre de fréquences de plus en plus étendu. Durant cette phase, les tests biologiques et d’imagerie médicale objectivent la maladie chez la plupart des malades. Des formes biologiquement « nues » sont cependant possibles (environ 25% des cas). Une potentialisation avec certains produits chimiques est possible. Cependant, point fondamental à ce stade, sous l’effet combiné du traitement et des mesures de protection, les anomalies cliniques et biologiques sont réversibles.
Phase évolutive
La phase évolutive est marquée par le passage d’anomalies purement fonctionnelles à la constitution progressive de lésions organiques qui, de ce fait, deviennent irréversibles.
Ainsi, en l’absence de traitement et de protection, une telle évolution peut-elle se faire au plan psycho-neurologique vers un syndrome confusionnel, des troubles du comportement (c’est notamment le cas chez l’enfant), une dépression, ou encore vers une maladie dégénérative du système nerveux, telle une maladie d’Alzheimer [6], ou une maladie de Parkinson, voire une sclérose en plaque ou une sclérose latérale amyotrophique [7] ; et bien que plus rarement, vers un cancer : tumeur cérébrale [7,8], cancer du sein, mélanome, etc… [7,9,10], et au plan sexuel vers une perte de la libido, une baisse de la fécondité, voire une stérilité [article ernesto].
Source ARTAC
http://www.ehs-mcs.org/fr/comprendre-electrosensibilite_4.html
« Lettre d'information - Septembre 2012 - L'ANSES a une réelle volonté de soutenir les recherches sur l’électrosensibilité | Rencontre EHS Franciliens du 9 septembre » |