Letelegramme.com - Une électrosensible témoigne
16 Jan 2012 | Dans Témoignages (Toutes sources) | Réagir »
Letelegramme.com, 16 janvier 2012
«Il faut témoigner. C'est un problème de santé publique». Se disant sensible aux ondes électromagnétiques, cette habitante de Loctudy souffre régulièrement de migraines, de pertes de mémoire, d'insomnies, de vertiges...
Cette retraitée loctudiste n'a pas souhaité témoigner à visage découvert. Pour ne pas indisposer sa famille. Elle a longtemps travaillé dans un secteur d'activité surchargé en ondes, dont les deux dernières années à Quimper en1997 et1998. «C'est là que les problèmes de santé sérieux ont commencé. Je travaillais avec un casque électrique sur la tête et j'étais entourée d'ordinateurs. J'ai commencé par ressentir une fatigue extrême. En fin de semaine, je n'arrivais plus à fonctionner. J'étais obligée de prendre des pauses plus longues. Je venais en ville pour m'aérer. À chaque fois que je sortais d'une librairie, je déclenchais l'alarme. J'étais ionisée, magnétisée».
Des curieuses absences
Lors d'un stage de formation destiné à améliorer l'accueil téléphonique, elle sature rapidement: «Au bout de 20 minutes, je ne pouvais plus parler. Je ne disais même plus ni bonjour, ni au revoir. À l'époque, je n'avais pas fait le lien avec le travail. Je n'ai pas mesuré l'ampleur du problème et l'influence de ce milieu. Je partais à la retraite. J'étais détachée par rapport à ça». Un soir, alors qu'elle rentre chez elle à Loctudy, elle prend peur. «C'était à la sortie de Quimper. Je roulais en 5e. J'ai eu un trou. Je ne savais plus comment passer mes vitesses et où se trouvait la pédale de frein. Ça a duré quelques minutes». En s'installant à la campagne, non loin de la mer, elle était loin de s'imaginer que les ondes allaient la rattraper. En juillet2010, une antenne relais de téléphonie mobile est érigée à 250m de chez elle. Cela n'a fait qu'accroître ses malaises. «Je souffre de vertiges, d'acouphènes et de migraines épouvantables. J'ai la nuque raide. Je constate que c'est beaucoup plus fréquent durant les vacances, comme si les ondes étaient en augmentation durant ces périodes. L'été dernier, j'ai fonctionné un jour sur deux. J'avais des trous de mémoire importants, des rougeurs. Je me suis rapprochée des associations Vigilance29 et de Robin des toits qui dénoncent l'effet néfaste des ondes».
Un suivi médical proposé par l'employeur
Comme elle, d'autres personnes électrosensibles sont à la recherche d'une explication. «Lorsque je suis partie à la retraite, j'ai reçu une lettre de mon employeur, qui me demandait de prendre contact avec la direction pour un suivi médical, si j'avais été en contact avec des ondes ionisantes. Il savait pertinemment dans quel secteur j'avais travaillé. Si je n'avais pas été exposée, ce n'était pas la peine de me contacter. Pourquoi proposer un suivi médical à la retraite et non en cours de carrière?» Des personnes sont plus sensibles que d'autres aux émissions d'ondes. Certaines sont même obligées de se réfugier dans des zones blanches, telles que les grottes, pour récupérer. Curieux et déroutant.
Dépôt de plaintes
Bien décidée à se battre, elle a saisi le tribunal administratif. Une association de riverains a fait de même. «L'antenne relais a été installée dans une zone humide protégée et submersible. Le maire n'a jamais prévenu les riverains de ce projet. Nous avons été mis devant le fait accompli», lui reproche-t-elle. «Le jugement du tribunal administratif ne devrait plus tarder...»
Contact vigilance29tsf [at] gmail.com.
Cathy Tymen
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