Plus de personnes sensibles aux ondes UMTS
17 Jul 2008 | Dans Electrosensibilité | Réagir »
Publié le 6 novembre 2003
Tags: technologie, téléphone mobile, riverains, rené seze, csif cem, gsm umts, électrosensibles, chu nîmes
Les opérateurs de téléphonie mobile lancent une campagne de communication pour convaincre les Français qu'il n'y a pas de risques avérés à utiliser un combiné ou à vivre près d'une antenne. Une étude hollandaise montre pourtant l'inverse, surtout avec l’UMTS.
Alors que l'Association française des opérateurs mobiles (Afom) lance une campagne d'information pour rassurer les abonnés au téléphone mobile et les riverains des antennes relais, aucun réel consensus scientifique ne s'est fait encore jour sur ces questions sanitaires.
Dans les dépliants que l'Afom va distribuer ce mois de novembre, notamment dans les mairies, il est fait référence à des études scientifiques qui n'ont jamais été en mesure de faire taire les polémiques. Les brochures reprennent ainsi les conclusions du rapport Smirou, publié en 2001, ou de celui de l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE), publié en 2003.
Tous deux concluent à l'absence de danger avéré concernant les installations ou les combinés. Reste que ces études ne sont que «des lectures de données déjà publiées, et non des résultats de recherche menées par lesdits experts», expliquait récemment à ZDNet une responsable d'association, qui se consacre à la problématique sanitaire des antennes relais et des combinés mobiles.
Par ailleurs, l'Afom fait l'impasse sur une récente étude menée aux Pays-Bas par l'Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée (TNO - l'équivalent de notre CNRS) sous l'égide des ministères néerlandais de l'Économie, de l'Environnement et de la Santé des Pays-Bas. Rendue publique en septembre dernier, elle porte sur «les effets des champs de radiofréquences du système de téléphonie mobile sur le bien-être et sur des fonctions cognitives de sujets humains électrosensibles ou non» (disponible en anglais - format PDF, 1,83 Mo).
L'impact des champs UMTS ressenti par toutes les personnes étudiées
Les chercheurs hollandais ont ainsi pris deux groupes tests. Un premier, dit groupe A, était composé de personnes déclarant avoir déjà été victimes de troubles liés à la présence d'antennes relais GSM. Le groupe B, lui, rassemblait des sujets s'estimant totalement étrangers à ce type de problèmes.
Les deux groupes ont été soumis pendant trois quart d'heures à des champs de radiofréquences allant du GSM à l'UMTS, en passant bien entendu par une phase placebo afin d'extraire toute subjectivité lors des tests. Durant l'expérience, les chercheurs ont demandé aux sujets d'effectuer certaines tâches intellectuelles et physiques, et de répondre à des questionnaires afin, principalement, de mesurer leur état général de «bien-être».
Premier résultat: «Il y a une différence statistique significative entre le sentiment de bien-être du groupe A et du groupe B», avec dans l'ensemble un mieux-être pour le groupe B. Conclusion, il y a donc des sujets plus électrosensibles que les autres aux ondes GSM.
Second résultat: «Nous avons observé une relation statistique significative entre les champs de type UMTS et le bien-être des sujets quel que soit le groupe.» Conclusion: les ondes UMTS ont un impact sur l'ensemble des personnes, électrosensibles ou non.
Les avis divergent... sur les conclusions à tirer de cette étude
Ce rapport est donc beaucoup plus alarmiste que ceux cités dans les brochures de l'Afom et les dépliants du gouvernement français. Il n'est pas pour déplaire au Comité scientifique sur les champs électro-magnétiques» (CSIF-CEM) , une équipe de quatre scientifiques indépendants qui penchent pour appliquer le "principe de précaution". Ils soulignent le sérieux des auteurs et de la méthode utilisée.
«C'est un rapport officiel d'experts mandatés par le gouvernement hollandais (comme notre AFSSE), [alors que] ces experts étaient presque sûrs de ne trouver aucun effet», commente pour ZDNet l'un des quatre scientifiques du CSIF-CEM, Richard Gauthier. Il se présente comme biologiste et docteur en pharmacie. «Les scientifiques utilisent des émetteurs identiques aux antennes relais, les doses d'exposition sont très faibles, correspondant à ce qu'on peut recevoir à environ 200, 300 mètres d'une antenne, et le temps d'exposition est très court (3/4 d'heure pour chaque test). [Et enfin,] la procédure en double aveugle permet d'éliminer tout effet psychologique de la présence des antennes: les sujets ne savaient pas s'ils étaient soumis à un rayonnement ou non.»
Pour lui, ce rapport «confirme les études épidémiologiques chez les riverains d'antennes relais qui sont parues cet été», et doit donc, par souci de précaution scientifique, «absolument être répliquée, c'est-à-dire confirmée à l'identique, ce que j'ai moi-même demandé au ministère de la Santé la semaine passée.»
Avis différent pour René de Seze, docteur au CHU de Nîmes et membre du groupe de travail qui a élaboré le rapport Zmirou, «la première conclusion, considérée isolément, est erronnée: on ne peut pas déduire de personnes qui déclarent avoir déjà été victimes de troubles liés à la présence d'antennes relais GSM, qu'ils sont électrosensibles, ce qui reviendrait à prendre comme conclusion une hypothèse de départ non démontrée». Mais il est d'accord pour dire que «ce résultat justifie un complément d'enquête et des études scientifiques approfondies pour, s'il est confirmé qu'il ne s'agit pas d'un artefact comme on en a vu souvent, rechercher les mécanismes d'interaction qui pourraient expliquer une relation de cause à effet.»
Notons que les Pays-Bas possèdent un taux de pénétration de la téléphonie mobile bien plus importante qu'en France (75% contre 63% au dernier pointage réalisé par l'institut Idate de Montpellier).
Article mis à jour le 7 novembre à 15:00
Par Christophe Guillemin, ZDNet France
Source : http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39128946,00.htm
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